Héritage compte bancaire : qui en bénéficie ?

16 octobre 2025

Famille de générations autour d'une table avec documents légaux

Un compte courant ne se transmet pas comme une montre ou une photo jaunie. À la mort d’un titulaire, la mécanique bancaire se met en branle, implacable : les comptes sont gelés, les héritiers doivent patienter. L’argent ne leur revient pas d’office : il rejoint le patrimoine du défunt, scruté à la loupe par le notaire. Rien ne bouge sans pièces justificatives, même pour payer les obsèques. Tout, dans la succession, dépend du Code civil ou du testament, sans égard aux liens du sang ou aux affinités. Et si l’assurance-vie s’invite dans l’équation, elle suit ses propres règles, hors des sentiers battus de la succession classique.

Ce qu’il faut savoir sur le devenir des comptes bancaires après un décès

La banque, une fois informée du décès, enclenche sa procédure. Le blocage des comptes individuels est immédiat : aucun retrait, aucun virement, plus rien ne passe. Une seule exception : le paiement des frais d’obsèques, jusqu’à 5 000 euros, sur présentation d’une facture. L’objectif ? Protéger les droits de chacun et éviter tout détournement de fonds.

Le compte joint, lui, ne se fige pas de la même façon. Sauf clause contraire, l’autre cotitulaire garde la main sur le compte : il peut continuer à l’utiliser. Toutefois, la moitié du solde est considérée comme appartenant au défunt et intègre la succession, l’autre moitié restant disponible pour le survivant. Pour un compte indivis, la situation se complique : chaque mouvement exige l’accord de tous les coindivisaires, rendant la gestion plus laborieuse après un décès.

Avant toute opération, la banque réclame des preuves : l’acte de décès, bien sûr, mais aussi, selon les montants, un acte de notoriété délivré par le notaire. Ces documents sont la clé ouvrant l’accès au partage. Les sommes présentes sur les comptes sont alors intégrées à l’actif successoral, à répartir selon les règles du Code civil ou les dispositions du testament.

Voici un récapitulatif des points à connaître sur la gestion des comptes lors d’une succession :

  • Blocage immédiat des comptes individuels
  • Usage maintenu pour les comptes joints, sauf stipulation contraire
  • Paiement prioritaire des frais d’obsèques
  • Intervention du notaire pour organiser la répartition

La moindre opération suspecte sur le compte d’une personne décédée peut entraîner des poursuites. Il est donc impératif de prévenir la banque sans délai, afin d’éviter tout litige ultérieur.

Qui peut accéder aux fonds et sous quelles conditions ?

La disparition du titulaire soulève inévitablement la question de l’accès aux comptes. Les héritiers ne disposent d’aucun droit direct sur les fonds tant que la banque n’a pas reçu l’acte de notoriété du notaire, désignant les ayants droit. Sans ce précieux document, l’établissement bancaire ne laisse passer aucune transaction.

Le conjoint survivant se trouve dans une situation particulière. Si un compte joint était ouvert, il conserve la moitié des sommes déposées, l’autre moitié rejoignant la succession. Ce partage dépend néanmoins du régime matrimonial du couple. Pour les comptes individuels, même le conjoint doit patienter que le notaire intervienne.

Les enfants et autres héritiers, qu’ils soient désignés par la loi ou dans un testament, voient leur lot calculé selon les règles successorales. Quant aux contrats d’assurance-vie, ils sont traités à part : les bénéficiaires nommés reçoivent les fonds hors succession, sur simple présentation de l’acte de décès et d’une pièce d’identité.

Pour clarifier les droits d’accès aux fonds :

  • Les héritiers peuvent accéder aux comptes sur présentation de l’acte de notoriété
  • Le conjoint survivant dispose immédiatement de la moitié du compte joint
  • L’assurance-vie est versée hors succession, directement aux bénéficiaires désignés

Il s’agit de rester vigilant : tant que la succession n’est pas officiellement clôturée, aucun retrait n’est autorisé. La banque veille à ce que les droits de chaque ayant droit soient respectés à la lettre.

Les démarches essentielles pour débloquer un compte bancaire d’un défunt

Au décès du titulaire, la première réaction des banques est de bloquer tous les comptes individuels dès réception de l’information. Plus aucune opération n’est autorisée, hormis le paiement de certaines dépenses urgentes, tant que la succession n’a pas été réglée. Ce processus, bien encadré, ne laisse pas de place à l’improvisation.

Pour déclencher la procédure, la famille, le notaire ou l’officier d’état civil doit transmettre l’acte de décès à la banque. L’établissement attend ensuite l’acte de notoriété, document officiel attestant de la qualité d’héritier et du partage à venir. Sans ce document, les fonds restent inaccessibles, quelles que soient les circonstances.

Cependant, quelques dépenses prioritaires peuvent être réglées : la banque accepte de payer directement les frais d’obsèques ou certains impôts dus par le défunt, sur réception des justificatifs correspondants, et ce dans la limite de 5 000 euros. Pour tout le reste, il faudra patienter jusqu’à la finalisation de la succession.

Pour ouvrir les démarches et débloquer les comptes bancaires, il convient de :

  • Fournir à la banque l’acte de décès
  • Obtenir un acte de notoriété par l’intermédiaire du notaire
  • Régler les dépenses urgentes justifiées (obsèques, impôts)

Le notaire prend alors le relais : il veille à la bonne répartition des avoirs, coordonne les échanges avec la banque et garantit le respect des règles successorales. La clarté et la rigueur dans chaque étape assurent la protection des intérêts de tous les membres de la succession.

Main échangeant une carte bancaire et des clés sur un plan en marbre

Droits des héritiers : règles, limites et cas particuliers à connaître

Lorsque la succession est ouverte, les droits des héritiers s’exercent dans un cadre strict, appliqué sans failles par la banque et le notaire. Le conjoint survivant profite d’une situation favorable : dans le cadre d’un régime de communauté, il récupère la moitié du compte joint, sauf clause d’attribution intégrale. L’autre moitié rejoint la masse à partager entre les enfants ou, en l’absence d’enfants, les autres héritiers.

Pour les comptes individuels du disparu, la banque attend la présentation de l’acte de notoriété pour débloquer les sommes. Les enfants, le conjoint, mais aussi les frères et sœurs ou d’autres bénéficiaires selon l’ordre légal reçoivent alors leur part, calculée selon le Code civil ou selon les volontés testamentaires.

Certains cas particuliers méritent d’être signalés :

  • Un contrat d’assurance-vie échappe à la succession ordinaire : il profite directement aux bénéficiaires désignés, sans passer par le notaire.
  • Le conjoint survivant et le partenaire de Pacs peuvent bénéficier d’une exonération totale de droits de succession.
  • La présence d’une clause d’usufruit peut permettre au conjoint de disposer des fonds, sans en être pleinement propriétaire.

Le partage final dépend du régime matrimonial, des éventuelles donations antérieures ou des arrangements familiaux préexistants. La succession, loin d’être un simple calcul, reflète la singularité de chaque histoire familiale et les choix exprimés de leur vivant par les personnes concernées. Certains y voient une épreuve, d’autres un passage obligé : dans tous les cas, la loi trace la route, mais chaque famille écrit son propre scénario.

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