Donation : montant à donner sans déclarer en France

28 novembre 2025

Femme souriante tenant une enveloppe près d'une table de cuisine

15 000 euros. Pas un centime de plus : c’est le montant qui, aujourd’hui en France, permet à un adulte d’aider financièrement un autre adulte sans que l’administration fiscale ne vienne s’en mêler, à condition de respecter certaines règles familiales. Mais derrière cette frontière, la loi pose des garde-fous stricts, taillés sur mesure selon les liens de parenté ou la nature du geste. Ce seuil n’a rien d’anodin : mal le comprendre, c’est risquer bien plus qu’un simple rappel à l’ordre.

Ce qu’il faut savoir sur les dons d’argent non déclarés en France

En France, donner de l’argent sans passer par la déclaration reste tentant, surtout entre membres d’une même famille. Pourtant, la législation encadre minutieusement chaque geste, même le plus discret. Le don manuel, qu’il s’agisse d’un virement, d’un chèque ou d’espèces, peut sembler anodin. En réalité, il n’est pas toujours invisible aux yeux du fisc. Les textes sont clairs : la discrétion n’efface pas les règles.

La notion de présent d’usage a une place à part. Il s’agit d’un cadeau fait lors d’un événement précis : anniversaire, mariage, réussite à un concours… Le tout étant que le montant reste raisonnable au regard du patrimoine du donateur. Ce type de don, toléré par la jurisprudence, ne demande aucune formalité. Mais tout excès peut vite se retourner contre le généreux donateur : une somme disproportionnée expose à une requalification en donation taxable.

Voici ce qu’il faut bien garder à l’esprit :

  • Le don manuel n’exige pas forcément de déclaration, à condition de rester sous les seuils légaux.
  • Celui qui reçoit (le donataire) doit être capable de justifier le don si l’administration l’interpelle, ou lors d’un contrôle.
  • Transmettre un patrimoine sans déclaration ne s’improvise pas : tout dépend du respect des plafonds fixés par la loi.

Transmettre une somme sans alourdir la paperasse fiscale séduit, c’est certain. Mais la prudence impose de pouvoir expliquer chaque don, pièces à l’appui, si le fisc s’y intéresse. Un don négligé, trop élevé ou mal documenté, peut entraîner un redressement et des pénalités. La générosité ne dispense pas de vigilance.

Quels sont les montants maximums autorisés sans déclaration en 2025 ?

Chaque année, la même question refait surface : jusqu’où peut-on aller sans avoir à déclarer un don d’argent ? En 2025, la règle du jeu reste stable. Le présent d’usage, ce cadeau « normal » au regard des moyens du donateur, n’a pas de plafond chiffré par la loi, mais la jurisprudence veille : dépasser quelques pourcents du patrimoine du donateur, c’est s’exposer à une requalification en donation taxable.

Le don familial de somme d’argent, lui, bénéficie d’un abattement fiscal précis. Un parent peut ainsi transmettre jusqu’à 31 865 euros à chacun de ses enfants (ou petits-enfants, arrière-petits-enfants, neveux ou nièces sous conditions), à condition que le donateur ait moins de 80 ans et que le bénéficiaire soit majeur. Ce plafond s’applique tous les quinze ans. Au-delà, il existe un abattement général de 100 000 euros par parent et par enfant, également renouvelable tous les quinze ans.

Retenez ces chiffres clés pour 2025 :

  • 31 865 euros : abattement pour les dons familiaux d’argent
  • 100 000 euros : abattement général parent-enfant, tous les quinze ans

En combinant ces dispositifs, un parent peut transmettre jusqu’à 131 865 euros à chaque enfant, sans droits de donation, tous les quinze ans, si toutes les conditions sont respectées. Reste la question du présent d’usage, toujours appréciée selon le niveau de vie du donateur et le contexte du don. L’administration surveille, et la frontière entre générosité et optimisation fiscale peut être fine.

Dons manuels : conditions, limites et situations particulières

Le don manuel, c’est la transmission la plus simple : argent remis de la main à la main, virement ou chèque. Pas besoin de notaire, la simplicité règne. Mais le fisc garde un œil. L’administration veut des preuves : le transfert doit être réel, et il faut savoir le montrer (relevés bancaires, reçus, etc.) en cas de contrôle, pour éviter toute confusion avec un prêt ou un simple transfert d’argent.

Pour ceux qui souhaitent donner sans déclarer, la souplesse du présent d’usage est une aubaine. Cadeau d’anniversaire, aide pour financer les études ou un mariage : tant que le geste reste mesuré, le fisc ne s’en mêle pas. Mais dès que le montant devient inhabituel, la vigilance s’impose. Le don manuel sort alors du domaine du simple cadeau et doit être déclaré au moyen du formulaire 2735 (ou 2734 pour les titres non cotés).

Les choses se corsent avec la donation entre vifs sur la nue-propriété ou lors d’un démembrement. Dès qu’il y a une opération complexe ou une transmission de titres, la présence d’un notaire devient obligatoire, et la déclaration n’est plus une option. Le formalisme protège, tant sur le plan fiscal que juridique.

En résumé, voici les points à surveiller :

  • Pour toute remise d’argent, un justificatif bancaire est toujours utile.
  • Le formulaire 2735 doit être déposé dans le mois suivant la découverte du don par le fisc, ou sur demande du notaire.
  • Pour les donations de titres ou parts sociales, c’est le formulaire 2734, à transmettre au service des impôts.

Dans chaque cas, la prudence reste de mise. La limite entre don toléré et donation taxable dépend non seulement du montant, mais aussi de la capacité à fournir les justificatifs nécessaires si l’administration demande des comptes.

Déclarer ou ne pas déclarer : quelles conséquences fiscales et quels risques ?

Déclarer un don d’argent, ce n’est pas un détail administratif. Ignorer l’administration fiscale, que ce soit par oubli ou par méconnaissance, peut coûter cher. Un don non déclaré, manuel ou virement ponctuel, peut rapidement être assimilé à une volonté de se soustraire à l’impôt. L’administration surveille les flux inhabituels : succession, contrôle bancaire, et la lumière se fait. Les conséquences sont concrètes : droits de donation à payer, intérêts de retard, majorations, voire amendes en cas de manœuvre jugée frauduleuse.

Donateur et donataire sont exposés. Une régularisation tardive n’efface pas les années écoulées. Les délais de prescription jouent rarement en faveur du contribuable : jusqu’à six ans si le manquement est avéré. Pour les dons familiaux, une déclaration en ligne via le formulaire 2735 devient obligatoire dès que l’abattement est dépassé. Le fisc recoupe, surveille la cohérence entre les déclarations et le patrimoine.

Voici ce qui peut attendre ceux qui négligent la déclaration :

  • Taxation immédiate du montant non déclaré
  • Intérêts de retard à hauteur de 0,20 % par mois
  • Majoration pouvant grimper jusqu’à 80 % en cas de fraude caractérisée

La transparence reste la meilleure alliée pour transmettre son patrimoine sereinement. En cas de doute, mieux vaut consulter un professionnel : une déclaration bien faite protège le receveur, sécurise l’héritage familial et limite toute mauvaise surprise. Parce qu’entre l’envie d’aider et la réalité fiscale, il n’y a qu’un pas, et le fisc ne ferme jamais l’œil.

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