Doyenne de l’humanité 2025 : qui est-elle ?
Aligner cent bougies n’a rien d’exceptionnel pour elle : Ethel Caterham a soufflé ce cap sans ciller, puis elle a poursuivi sa route, imperturbable. Face à ce mystère de la longévité, alors que la médecine tâtonne encore pour repousser la frontière ultime de nos vies, la curiosité grandit. Comment expliquer qu’une existence puisse traverser autant d’années, tant de révolutions silencieuses ?
En 2025, tous les regards convergent vers la doyenne de la planète : une femme qui, d’un siècle à l’autre, a vu défiler les modes, les guerres et les époques. Son record n’est pas qu’un chiffre : il incarne une histoire, un visage, et une part d’ombre nourrissant les interrogations des scientifiques. Leur fascination : comprendre comment une vitalité si rare a pu résister à tout, décennie après décennie.
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Qui détient aujourd’hui le titre de doyenne de l’humanité ?
En 2025, le flambeau de doyenne de l’humanité est porté par Ethel Caterham, britannique née dans le Surrey en août 1909. À 115 ans, elle détient le titre de personne la plus âgée du monde, couronné par les vérifications du Gerontology Research Group et du Guinness World Records.
Ce relais de longévité s’inscrit dans une tradition jalonnée de noms mythiques : Jeanne Calment, disparue en 1997 et toujours inégalée à 122 ans, continue de fasciner. D’autres sont passées sous les projecteurs : la nonne brésilienne Inah Canabarro Lucas, la Japonaise Tomiko Itooka, autant de parcours qui illuminent le livre d’or de l’humanité.
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Mais ce sceptre ne se transmet pas au hasard. Les instances internationales comme LongeviQuest et Guinness World Records veillent au grain : chaque candidature est passée au crible, du moindre extrait d’état civil aux témoignages de proches, jusqu’aux fratries déterrées pour lever la moindre ambiguïté.
- Ethel Caterham : née en 1909, aujourd’hui installée dans le Hampshire (Royaume-Uni)
- A succédé à Marie-Rose Tessier, doyenne française décédée en 2023
- Inah Canabarro Lucas : religieuse brésilienne, citée parmi les prétendantes au titre
- Références historiques : Jeanne Calment (France), Tomiko Itooka (Japon)
À chaque nouveau record, la fascination du public grandit pour ces personnes âgées dont le parcours traverse les tempêtes de l’Histoire et force le respect.
Un parcours de vie hors du commun au fil des décennies
1909, Surrey. Ethel Caterham fait ses premiers pas dans une famille où l’on valorise l’entraide et le collectif. L’enfance s’écoule dans une maison ouverte sur le voisinage, marquée par la chaleur d’une fratrie soudée. L’appel du large arrive avec Norman Caterham, son futur époux, qu’elle rencontre à la veille du second conflit mondial.
Le destin du couple se dessine au gré des mutations de Norman : Hong Kong, Gibraltar, puis retour sur la terre anglaise, dans le Hampshire. Les valises se posent, mais l’esprit nomade demeure. Ethel élève deux enfants, épaulée par ses sœurs, Gladys et May, piliers rassurants d’une vie familiale où l’on se retrouve, se serre les coudes, célèbre les naissances et les anniversaires dans un joyeux tumulte.
- Un parcours entre Royaume-Uni, Asie et sud de l’Europe
- Des générations réunies régulièrement dans la maison du Hampshire
- La force du clan : Gladys, May, les enfants et petits-enfants toujours présents
La trajectoire d’Ethel s’ancre dans ce tissu familial dense, fait de racines profondes et d’une curiosité toujours vivace pour ce qui se passe au-delà des murs. Ici, la longévité devient le fruit d’un équilibre : stabilité et ouverture, transmission et accueil de l’inattendu.
Quels facteurs expliquent une telle longévité ?
Face à ces âges défiant la logique, les équipes du Gerontology Research Group et de LongeviQuest passent à la loupe la vie des doyens, cherchant la recette du temps long. Chez Ethel Caterham, plusieurs pistes s’imposent.
La première : une généalogie robuste. Dans le Surrey, les branches familiales d’Ethel comptent plusieurs centenaires, comme si une prédisposition génétique circulait dans le sang, motif retrouvé chez d’autres supercentenaires, de Jeanne Calment à Inah Canabarro Lucas. Les organismes officiels, Guinness World Records en tête, ne laissent rien au hasard : chaque papier, chaque souvenir, chaque registre public est confronté pour garantir la solidité du dossier.
Vient ensuite le mode de vie : simplicité alimentaire, activité quotidienne – Ethel a longtemps entretenu son jardin, arpenté les sentiers du Hampshire, sans jamais sombrer dans la sédentarité. Mais un autre ingrédient pèse lourd : l’ancrage social. La présence fidèle d’une famille étendue, la routine des visites, les appels réguliers, tout cela tisse un filet de sécurité psychologique qui protège des grandes solitudes.
- Réseau social dense : échanges constants, voisinage bienveillant
- Résilience mentale : aptitude à surmonter les crises, pandémie de Covid-19 incluse
- Spiritualité : pour certaines, comme la nonne brésilienne Inah Canabarro, la foi offre un socle de stabilité émotionnelle
Les spécialistes de la longévité insistent aussi sur l’environnement : accès aux soins, qualité du système de santé, cadre de vie éloigné des grands centres urbains. Que l’on soit en France, au Royaume-Uni ou au Brésil, les records se forgent souvent loin du tumulte des mégapoles, dans des coins préservés où l’on vieillit à l’abri des excès.
Portrait intime : habitudes, passions et regards sur le monde
Au-delà de la statistique, Ethel Caterham incarne la discrétion élégante d’une génération forgée par les grandes ruptures du siècle. Née sous le règne d’Edouard VII, elle traverse l’histoire britannique sans bruit mais sans jamais se faire oublier. À 115 ans, sa routine, ciselée par l’expérience, n’a rien d’ennuyeux : elle s’appuie sur une discipline héritée de l’enfance et la curiosité d’une éternelle débutante.
Le matin commence toujours par une tasse de thé corsé – non négociable. La presse locale, un échange complice avec May, 97 ans, puis, l’après-midi, place au bridge. Ce jeu, qui galvanise sa mémoire et son esprit de décision, reste son terrain de prédilection. Les partenaires le disent : Ethel n’a rien perdu de sa malice.
- Lien royal : pour ses anniversaires, elle a reçu des messages personnels de Charles III et garde précieusement une lettre d’Elisabeth II
- Le cœur de la famille : ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants lui rendent visite ou prennent des nouvelles chaque semaine
Mais peut-être que le secret d’Ethel se niche ailleurs : dans ce regard lumineux, cette façon de relativiser les drames. À ses proches, elle glisse que l’humour, la patience et la capacité à tourner la page sont ses alliés. « Tout change, mais la famille et la bienveillance demeurent », aime-t-elle rappeler.
Et si, derrière le record, la vraie leçon se trouvait là : savoir traverser le temps sans jamais éteindre la flamme du lien et du cœur ?