Cotisation retraite : combien devrais-je verser chaque mois ?

28 juillet 2025

Un salarié cotise automatiquement à la retraite dès le premier euro gagné, mais le taux appliqué diffère selon la part du salaire concernée. Le plafond de la Sécurité sociale fixe une limite, au-delà de laquelle une tranche supplémentaire s’applique, modifiant le calcul. Certaines périodes d’inactivité, comme le chômage indemnisé, permettent d’acquérir des trimestres sans verser de cotisations effectives.

Les montants prélevés chaque mois dépendent du statut, du niveau de rémunération et, parfois, de l’existence de cotisations complémentaires obligatoires. Même à salaire minimum, le nombre de trimestres validés et la pension future peuvent varier selon les cas.

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Comprendre le fonctionnement des cotisations retraite pour les salariés

Le système de cotisation retraite s’articule autour de deux piliers pour les salariés du privé : le régime de base piloté par la caisse nationale d’assurance vieillesse et la retraite complémentaire Agirc-Arrco. À chaque fiche de paie, une partie du salaire brut part ainsi alimenter ces deux mécanismes. L’employeur prélève et reverse les sommes dues, répartissant la charge entre la part salariale et la part patronale.

La répartition des cotisations dépend du niveau de rémunération et du fameux plafond de la Sécurité sociale. Jusqu’à ce seuil, l’assurance vieillesse prélève 6,90 % sur la part salariale, tandis que l’employeur contribue à hauteur de 8,55 %. Pour la fraction du salaire qui dépasse ce plafond, le taux diminue et ne concerne plus que la portion supérieure.

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Voici ce que recouvrent concrètement les deux régimes auxquels chaque salarié est assujetti :

  • Le régime de base s’applique à tous les salariés du secteur privé.
  • Le régime complémentaire Agirc-Arrco concerne l’ensemble des salariés, cadres comme non-cadres.

Le fonctionnement de la retraite complémentaire repose sur un système de points. À chaque cotisation, des points sont cumulés, qui détermineront le montant de la pension perçue plus tard. Plus les versements sont réguliers et élevés, plus la retraite complémentaire s’étoffe. L’employeur se charge de centraliser et reverser toutes les cotisations, aussi bien vers la Cnav que vers l’Agirc-Arrco.

Ce double filet, base et complémentaire, compose la sécurité vieillesse du salarié. Savoir distinguer part salariale, part patronale et tranches permet de comprendre précisément ce qui est prélevé chaque mois, et donc d’affiner sa stratégie de constitution de droits à la retraite.

À quoi servent les trimestres et comment les valider tout au long de sa carrière ?

Le trimestre est la pierre angulaire de la durée d’assurance vieillesse. Il conditionne l’accès au taux plein à la retraite. Chaque salarié peut valider au maximum quatre trimestres par an, peu importe le nombre d’heures travaillées. Ce qui compte n’est pas le temps passé au travail, mais le montant du salaire soumis à cotisations.

En 2024, il faut percevoir au moins 1 690 euros bruts dans l’année, soit 150 fois le SMIC horaire, pour valider un trimestre. Que cette somme soit atteinte en quelques jours ou sur plusieurs mois n’a pas d’incidence : seule la rémunération cumulée entre en jeu. Cette règle permet à ceux qui alternent périodes d’activité et d’inactivité, ou travaillent à temps partiel, de valider des trimestres dès lors que le seuil est franchi.

Le total de trimestres engrangé sur l’ensemble de la carrière fixe la durée d’assurance. Plus elle est complète, plus la sortie à la retraite se fait dans de bonnes conditions, sans pénalité. À partir de 62 ans, l’âge légal pour la majorité des salariés, il faut avoir validé le nombre requis de trimestres pour bénéficier du taux plein. Sinon, la pension subit une minoration, à moins d’atteindre l’âge du taux plein automatique, fixé à 67 ans.

Les points suivants résument les modalités de validation des trimestres :

  • Pas plus de 4 trimestres validés par an, quel que soit le cumul des salaires.
  • Le seuil à franchir évolue chaque année en fonction du SMIC.
  • Certaines périodes hors emploi, comme la maladie, le chômage ou la maternité, peuvent être prises en compte selon la situation.

Du brut au net : comment est calculé le montant que vous devez réellement verser chaque mois ?

Les cotisations retraite sont calculées à partir du salaire brut, jamais du net. Ce salaire brut sert d’assiette de cotisation : c’est sur lui que s’appliquent les différents taux de cotisation fixés par la Cnav pour le régime de base, et par l’Agirc-Arrco pour la retraite complémentaire.

Deux composantes s’enchaînent : la part salariale, retranchée chaque mois du bulletin de paie, et la part patronale, que l’employeur verse en complément. Pour l’assurance vieillesse, la fraction du salaire inférieure ou égale au plafond de la sécurité sociale (3 864 euros mensuels en 2024) subit une retenue de 6,90 % côté salarié, et 8,55 % côté employeur. Au-delà de ce seuil, la part salariale descend à 0,40 %.

Le régime Agirc-Arrco applique des taux variables selon la tranche de salaire, auxquels s’ajoutent des contributions spécifiques pour assurer l’équilibre financier du dispositif.

Pour clarifier ce qui impacte concrètement le salaire net et le montant global de vos cotisations, gardez ces points à l’esprit :

  • La somme versée chaque mois évolue en fonction du salaire brut et des différents taux appliqués selon les tranches.
  • Seule la part salariale réduit le montant net : la part patronale, bien que souvent supérieure, n’apparaît pas comme une retenue sur la fiche de paie.

La pension que vous percevrez à la retraite résulte directement de la constance et du montant de ces cotisations, versées tout au long de votre vie professionnelle, aussi bien sur le régime de base que sur la complémentaire Agirc-Arrco.

Exemples concrets : quelle retraite espérer en cotisant au SMIC ou avec un salaire moyen ?

L’interrogation revient sans relâche : à la sortie d’une carrière au SMIC ou avec un salaire moyen, quel niveau de pension attendre ? Les chiffres donnent un aperçu clair. En 2024, avec un SMIC brut mensuel de 1 766,92 euros, un salarié ayant validé tous ses trimestres touche une pension de base qui dépasse rarement les deux tiers de son dernier salaire. La retraite complémentaire Agirc-Arrco complète cette somme, mais la pension nette finale demeure en dessous du revenu d’activité.

Pour une carrière complète, soit 172 trimestres validés au régime général, la pension de base avoisine les 1 200 euros bruts par mois pour un salarié au SMIC. Si la pension de base est faible, le minimum contributif rehausse ce montant sous réserve de remplir certaines conditions. La retraite complémentaire Agirc-Arrco ajoute en moyenne de 300 à 400 euros bruts, selon le nombre de points acquis au fil de la carrière. Résultat, la pension totale oscille généralement entre 1 400 et 1 600 euros bruts mensuels.

Avec un salaire annuel moyen plus confortable, par exemple 2 500 euros bruts mensuels, la pension de base se situe entre 1 600 et 1 700 euros bruts, tandis que la complémentaire peut porter le total à environ 2 200 euros bruts. L’écart dépend du nombre de points Agirc-Arrco accumulés et de la régularité des cotisations tout au long de la vie professionnelle.

Voici les dispositifs qui permettent de sécuriser un minimum de droits ou d’ajuster le montant de la pension :

  • Le minimum garanti ainsi que la majoration tierce personne servent de filet de sécurité pour les carrières courtes ou les handicaps.
  • La pension évolue à la hausse ou à la baisse selon les dispositifs de décote ou de surcote, qui dépendent de l’âge de départ et du nombre de trimestres validés.

Cotiser pour sa retraite, c’est investir dans un équilibre à construire sur des décennies. Mieux comprendre le système, c’est reprendre la main sur ses choix. Un jour, la question ne sera plus « combien dois-je verser ? », mais « à quel projet donnerai-je du temps libre ? »

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